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La place du masque respiratoire jetable en situation d’épidémie
Le coronavirus (à l’instar de nombreux virus à transmission aéroportée) se propage essentiellement par contact avec une personne infectée, lorsqu’elle tousse ou éternue, ou par l’intermédiaire des gouttelettes de salive ou de sécrétions nasales. Face à une épidémie similaire, le port de masque respiratoire se justifie dès lors qu’il existe un risque de contamination par inhalation, malgré l’observation des différentes mesures de protection collective. Le masque respiratoire ne représente dans ce cas qu’un élément des mesures d’isolement. En effet, selon qu’il soit anti-projection ou de protection respiratoire, le port de masque respiratoire est :
- soit recommandé pour les personnes malades symptomatiques pour prévenir la diffusion de la maladie par voie aérienne ;
- soit pour les personnes non malades afin de leur éviter d’attraper la maladie (le personnel soignant en particulier).
Masques respiratoires jetables : quel type choisir ?
Vous l’aurez compris, il existe deux types de masques respiratoires : les masques anti-projection et les masques de protection respiratoire.
Masque anti-projections
Encore appelé masque de soins ou de type chirurgical, le masque anti-projection a pour principale fonction de piéger les gouttelettes de salive ou de sécrétion des Voies Aériennes Supérieures (VAS) lors de l’expiration de celui qui le porte. Il est donc destiné à éviter la projection dans l’entourage de gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Dispositif médical (norme : CE — MDD93/42/EEC Classe 1 — EN 14 683), il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. N’ayant toutefois pas de propriété filtrante, il ne protège aucunement contre l’inhalation de très petites particules (virus par exemple) en suspension. Il est important de distinguer trois types de masques anti-projections :
- le masque anti-projections de type I, il possède une efficacité de filtration bactérienne estimée à plus de 95 % ;
- le masque anti-projections de type II avec une efficacité de filtration bactérienne s’élevant à plus de 98 % ;
- le masque anti-projections de type IIR, résistant aux éclaboussures et dont l’efficacité de filtration bactérienne excède les 98 %.
Le masque chirurgical jetable est donc plus adapté pour les personnes malades que pour les personnes saines.
Masques de protection respiratoire jetables
Qualifiés d’appareils de protection respiratoire, il en existe deux sortes : les appareils de protection respiratoire jetables et les appareils de protection respiratoire réutilisables qui ne feront pas l’objet de notre étude. En ce qui concerne les masques de protection respiratoire jetables encore appelés masques FFP (Filtering Facepiece), leur utilité première est de protéger celui qui le porte contre l’inhalation d’agents infectieux (petites particules) en suspension dans l’air.
Secondairement, comme les masques anti-projections, elles protègent également contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. Très sophistiqués, ils assemblent de nombreuses couches et disposent parfois d’une soupape expiratoire pour le confort. Toutefois, le port des masques FFP (norme européenne EN 149:2001) reste plus contraignant que celui des masques anti-projections du fait de l’inconfort thermique et de la résistance respiratoire dont ils font objet.
Il existe trois catégories de masques FFP classées selon leur efficacité qui estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage. Il convient alors de distinguer :
- les masques FFP1, ils possèdent une efficacité de filtration d’au moins 80 % des aérosols associée à une fuite totale vers l’intérieur inférieure à 22 % ;
- les masques FFP2 avec une capacité de filtration d’aérosols qui excède les 94 % en plus d’une fuite totale au visage inférieur à 8 % ;
- les masques FFP3 qui filtrent excellemment à 99 % et plus les aérosols, pour une fuite totale vers l’intérieur ne dépassant pas les 2 %.
Les masques FFP2 et FFP3 se distinguent nettement avec une meilleure filtration et une plus grande imperméabilité avec des risques de fuites vers l’intérieur limités. Ces masques apparaissent sous différentes formes (coque, 2 plis, 3 plis, becs-de-canard, etc.), avec ou sans soupape expiratoire et munis ou non d’un joint facial. Il est important de bien choisir son masque FFP. Il doit être adapté à la morphologie du visage de l’utilisateur. Certains modèles sont également disponibles en deux ou trois tailles. Il est plus judicieux de réaliser un essai qualitatif ou quantitatif d’ajustement pour vérifier que le modèle soit adapté au porteur.
Les conditions d’utilisation des masques respiratoires jetables
Les masques respiratoires lorsqu’ils ne sont pas portés comme il se doit ou lorsque leur port n’est pas associé aux autres mesures de prévention (gestes barrières ou règles d’hygiène), perdent de leur efficacité.
Technique de pose des masques respiratoires jetables
Cette technique varie selon le type de masque respiratoire. Pour être efficaces, les masques doivent être correctement utilisés. Concernant les masques chirurgicaux, il faut :
- se laver les mains ;
- placer le masque sur le visage en mettant le bord rigide vers le haut et l’attacher ;
- pincer la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez ;
- abaisser le bas du masque sous le menton ;
- une fois ajusté, ne plus y toucher avec les mains jusqu’au moment de s’en débarrasser.
Pour les masques FFP, il faut :
- toujours se laver les mains ;
- placer le masque sur le visage, la barrette nasale sur le nez ;
- tenir le masque et passer les élastiques derrière la tête sans les croiser ;
- pincer la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez ;
- vérifier l’étanchéité en couvrant la surface filtrante du masque avec une feuille plastique maintenue en place avec les deux mains, puis inspirer. Si le masque ne se plaque pas, changez le modèle ;
- une fois ajusté, ne plus y toucher avec les mains jusqu’au moment de s’en débarrasser.
Protocole de retrait d’un masque jetable
Une fois usé, retirez le masque en saisissant par l’arrière les lanières ou les élastiques, sans toucher la partie avant du masque. Après retrait, jetez immédiatement les masques respiratoires (à usage unique) dans une poubelle de préférence avec couvercle à commande non manuelle. Enfin se laver les mains ou les frictionner avec une solution hydroalcoolique.
Conformité des masques respiratoires jetables
Pour être sûr que son masque respiratoire soit efficace et capable de jouer son rôle, il doit être déclaré conforme à la réglementation. En effet, divers marquages doivent être visibles sur le masque afin d’attester de sa conformité. C’est ainsi que les masques chirurgicaux doivent porter sur leur emballage, le marquage CE la référence datée de la norme EN 14 683 et le type du masque. Les masques FFP quant à eux doivent porter les indications que sont le marquage CE, le numéro et l’année de la norme correspondant au type d’appareil, en plus de la classe d’efficacité (FFP1, 2 ou 3).
Durée de vie des masques respiratoires jetables
Les masques respiratoires possèdent une durée de vie limitée par leur date de péremption. Ces masques sont à usage unique. Leur durée d’efficacité est fonction de l’utilisation qu’on en fait. On considère que le filtre est saturé (et donc que le masque est usé) lorsqu’il n’y a plus d’humidité et qu’il devient alors difficile de respirer. Un masque respiratoire stocké dans un milieu poussiéreux, endommagé ou déchiré, perd toute son efficacité même s’il n’a jamais été utilisé.
Les alternatives aux masques respiratoires jetables
Du fait de la crise courante du coronavirus, les stocks de masques respiratoires jetables se trouvent fortement atteints. Dans de nombreux pays, on assiste déjà à une pénurie massive de ces masques respiratoires jetables, qui sont censés compléter les mesures de protection collectives enclenchées. Il convient alors d’évaluer toutes les options afin de pallier cette pénurie.
Les Appareils de Protections Respiratoires (APR) réutilisables
Les Appareils de Protection Respiratoire (APR) réutilisables représentent la première alternative aux masques respiratoires jetables, plus particulièrement aux masques FFP. Les appareils de protection respiratoire (APR) en élastomère réutilisables (masques complets et demi-masques) sont des options de rechanges de choix. En effet, en plus de l’ensemble des caractéristiques des masques respiratoires jetables FFP, ces APR sont réutilisables après nettoyage réglementaire.
Les visières
Les visières ou écrans faciaux ne constituent pas des équipements de protections respiratoires, mais plutôt des équipements de protection des yeux et du visage. S’ils sont capables de faire barrière aux grosses gouttelettes émises immédiatement après une toux par une personne en vis-à-vis, il n’en est rien pour ce qui est de bloquer les particules en suspension. Dépourvus de l’efficacité des masques respiratoires, ils sont tout aussi inefficaces que les masques en tissus.
Les masques en tissus faits maison
Le peu d’études scientifiques réalisées sur les masques en tissus ou faits maison montre que les performances de filtration de ces derniers sont en tous points d’une efficacité de filtration inférieure à celle mes masques anti-projections. Les masques en tissus ne peuvent donc être considérés comme une alternative fiable face à la pénurie des masques dans le cadre de la lutte contre des virus comme le Covid-19.